Le dépassement de terme

Toute future maman qui n'a pas encore son bébé dans les bras à l'approche de sa date de terme commence à s'inquiéter sérieusement.

D'autant que l'équipe médicale de la maternité se fait très insistante !

 

Qu'est-ce que la date de terme et comment est-elle calculée ?

 

La date de terme, ou date problable d'accouchement (DPA) correspond à une période où la naissance de bébé est la "norme statistique". Elle se situe entre la 37e et la 42e semaine d'aménorrhée. Donc 5 semaines pour naître, ça laisse une bonne marge !

Mais bien sûr il y a une date théorique, avec un jour précis, qui correspond au début de la 42e semaine. Et c'est ce jour là que retienne les sages-femmes et les médecins.

Ce calcul se fait en fonction de la date des dernières règles, en supposant que vous avez un cycle parfait de 28 jours !

Mais surtout ce "calcul" est officialisé avec la première échographie, la fameuse T1. L'échographe va mesurer la taille de l'embryon, rentrer la date de vos dernières règles et un calcul savant va sortir une date ! Cela part d'une hypothèse que tous les embryons mesurent la même taille au même jour de terme.

Par exemple, un embryon de 10 semaines, soit 12 SA, mesure 6 cm. Donc si l'échographe mesure 6 cm, il déduira que l'embryon à 10 semaines. Si nous sommes le 5 avril au début de la 10e semaine, soit au début de la 12e SA, il sera donc retenu une date de début de grossesse au 15 février et une date de terme théorique au 14 novembre.

 

Je ne suis pas d'accord avec la date de début de grossesse

 

Si pour vous ce calcul est faux, ce qui est fréquemment le cas, vous devez le faire mentionner. Car ce qui se joue sur cette première échographie aura des répercussions sur la fin de la grossesse.

Si vous avez des cycles longs de 5 semaines, il est fort possible que la grossesse ait débuté la semaine suivante à la date calculée. Donc vous perdez une semaine sur la date de terme et donc un risque de déclenchement anticipé.

C'est donc important de demander à ce que la date de terme soit modifiée et dès cette première échographie. Ensuite ce ne sera plus possible.

J'ai même vu des erreurs de terme pour des PMA ! Impossible pour la maman d'être tombée enceinte avant l'insémination et pourtant, les chiffres retenus ont été ceux de l'échographe. Le bazar ensuite pour la sécurité sociale ! Il y avait plusieurs dates de début de grossesse, donc dossier bloqué et pas de rémunération du congé maternité...

 

Les conséquences pour l'accouchement

 

La conséquence majeure va être pour le moment de la naissance de bébé.

En effet, la grossesse peut aller jusqu'à 42 voire 43 semaines d'aménorrhées. Mais les hôpitaux posent une date probable d'accouchement à la 41e SA.

En fin de grossesse, un rendez-vous est prévu, dans la maternité que vous avez choisie, pour le premier jour de la 41e SA. Et ensuite, les protocoles varient selon les établissements. Certains proposent le déclenchement à 41+3, d'autres à 41+5, d'autres encore à 42SA. Mais à chaque fois, il est demandé un monito de contrôle tous les jours pour s'assurer que bébé va bien. 

Il semble, d'après certaines études, que la mortalité foetale augmente auprès 39 SA. Et c'est sur ces études que s'appuient les services hospitaliers pour inciter au déclenchement.

L'incitation peut prendre la force d'une vraie menace ! Certaines futures mamans qui ont refusé le déclenchement se sont vues signalées au procureur pour mise en danger de la vie de leur bébé (qui au passage n'a pas d'identité juridique).

Sauf que si pour vous, votre terme est plutôt 7 voire 10 jours plus tard, bébé a bien le temps de naître !

Un déclenchement est tout sauf annodin, pour vous et pour votre bébé. Les contractions provoquées sont souvent plus douloureuses. Le recours à la péridurale est donc plus fréquent. L'ennui c'est qu'avec la péri, c'est l'immobilité qui s'invite aussi et donc plus de difficultés pour un accouchement dans de bonnes conditions. Il y a donc plus de césarienne sur un déclenchement que pour un début de travail spontanné.

Pour le bébé, l'ocytocine de synthèse peut provoquer des bradycardies, c'est-à-dire une baisse de son rythme cardiaque, qui peuvent imposer une césarienne d'urgence pour qu'il naisse le plus rapidement possible.

 

Est-ce que je peux m'opposer au déclenchement ?

 

Il est possible de refuser un déclenchement. La loi du 4 mars 2002, dite "Loi Kouchner", prévoit à l'article L 1111-4 : "Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment."

Donc d'un point de vue légal, vous n'êtes pas dans l'obligation d'accepter un déclenchement, ni même plusieurs examens si vous n'en avez pas envie. Il est difficile de dire pour la justice que vous mettez la vie de votre bébé en danger, puisque tant qu'il n'est pas né, il n'a pas d'identité juridique.

Dans les faits, c'est vraiment compliqué de tenir tête aux services hospitaliers. Vous allez recevoir plusieurs appels et mails par jour. Vous pouvez être signalé aux professionnels des PMI.... Il faut une grande force de caractère pour résister !

La doula est à votre écoute, mais il sera bon de discuter de ce cas de figure bien avant la date de terme afin de vous préparer à cette éventualité.

Pour qu'une naissance soit sereine, il est important de préserver son environnement et de s'éloigner des stress inutiles. Donc mieux vaut anticiper !